Divers - Djezebel


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Une journée presque comme les autres
par Djezebel

(cette nouvelle donne le point de vue de la Voleuse Djezebel des évènements relatés dans le 14ème Carnet de Jorian "l'Oubli")


Le soir tombait sur Stormwind et le ciel était déjà piqueté d’étoiles à l’Est. Les chalands étaient moins nombreux dans les rues commerçantes, la foule bigarrée de la journée s’étant dissipée peu à peu en ce jour de fête du Printemps.
Un air de fête régnait dans la ville encore pour certains.

Descendant du griffon et se rendant sur la place, Djezebel observait au passage toutes ces personnes si souriante, si gaies, si insouciantes si…
* pathétique * pensa-t-elle.

Alors qu’elle se rendait vers le vieux quartier, elle sentit une main tapotter sa cuisse et perçu un petit « hep ! » .
Réprimant un coup de pied, elle se retourna vivement et fit face à un gnome chauve qui la regardait en souriant.
« Hey salut ! Ca vous dirait de discuter un peu … j’aurai besoin de vous pour quelque chose… ? »
Djezebel regarda de haut en bas (ou plutot de bas en plus bas) la petite personne. C’était visiblement un voleur, portant du cuir, deux dagues, et n’ayant aucun compagnon.

« Que voulez-vous ? » se contenta-t-elle de demander.
- Voilà, je cherche quelqu’un pour m’aider à faire un coups à un gars qui ne m’a pas trop plu. Il a voulu en savoir trop vous comprenez. Et j’aimerai lui rendre la monnaie de sa pièce !
- Et pourquoi ferai-je cela ? fit-elle sceptique.
- Hum… je peux vous payer, répondit le gnome pensant avoir trouver le point faible de la voleuse !
Djezebel regarda sa tocante discrètement. Elle avait un rendez-vous, mais ce rendez-vous s’était rendu à Ménéthil au lieu de Stormwind, ce qui lui laissait un peu de temps libre devant elle. Autant l’occuper, songea-t-elle et puis les villes sont toujours pleines de gens qui gémissent, demande à l'aide alors... autant que ça soit dans le domaine de ses compétences.
- Soit. Qu’attendez-vous de moi ?
- Alors voilà ! C’est simple… J’ai donné rendez-vous à une personne. Il vous suffira juste d’arriver par derrière et de le frapper un bon coup quand je vous le dirai !
- Entendu. »

La chose parraissait simple.
Les deux voleurs se dirigèrent alors vers le théâtre désaffecté du quartier commerçant. A peine entrée, la voleuse se dissimula parmi les ombres.

« Alors c’est ici, reprit le gnome en voyant la pièce nue de tout meuble avec juste quelques boites sur le côté. C’est très simple ! vous n’avez qu’à vous cacher derrière les cai… .

En se retournant, la voleuse avait disparu.
Il se pencha un peu afin de voir dehors si elle avait suivit, lorsqu’il entendit de derrière l'une des caisses :

- J’y suis.
Sursautant presque, il cligna des yeux et haussa les sourcils, visiblement agréablement surpris des talents de la demoiselle.
- Bien ! Alors … je monte… Et quand je vous ferai signe, vous l’attaquerez. Mais seulement quand je vous ferai signe ! je dois lui parler avant.

Le gnome monta sur l’estrade, se préparant à l’arrivée de son « hôte ».

Djezebel patientait derrière une caisse. « Mais pourquoi j’ai accepté ? murmura-t-elle. Pourquoi je me met toujours dans les plus mauvais plans ? »

Le gnome ne perçut pas un soupire qui s'échappa d'un endroit près d'une caisse.
Il paraissait satisfait du déroulement de son plan.
Il savait bien que la voleuse qu’il avait engagé ne ferait pas le poids face à Jorian, mais il comptait sur l’effet de surprise pour avoir l’avantage.

Jorian fit alors son entrée.
Il s’avança vers le milieu de la salle et aperçu le gnome.

« Ah, vous voilà enfin, Messire Jorian, couina le gnome ou devrai-je dire Jorian l’Oubli ?
- Que me veux tu, Fulzym le Truand ? Je n’ai pas de temps à perdre avec les gens de ton espèce !
- Ah non ? C’est ce qu’on va voir… »

Le gnome claqua des doigts.
Ce devait être le signe. Comme on est ridicule dans ce genre de situation, songea Djezebel. Il m’a parlé d’un signe sans préciser lequel. Dois-je faire en sorte qu’il répète son geste encore ? ou bien le laisser s’acharner quitte à ce qu’il me fasse un numéro de claquettes ?
Secouant la tête, la voleuse s’exécuta et s’approcha en douceur de Jorian.

Elle remarqua qu’il avait deux dagues à sa ceinture et qu’il avait accroché un ruban autour de l’une d’entre elles.
A pas feutrés, elle se glissa derrière lui.

Elle était sensé le frapper, mais… autant éviter la casse quand on le peut.
Elle pris sa dague fermement en main, et rapidement la mis sur le cou de Jorian.

« Un mouvement, et vous êtes mort , susurra-t-elle pour déstabiliser sa cible. »



La chose fut faite. L’homme, après un moment de surprise, voulu se « libérer », toutefois, la lame touchait à présent son cou et l’invitait à ne plus bouger sous peine de s’enfoncer dans la chair.

Le gnome descendit de l’estrade, satisfait et pris des carnets en murmurant :

« Voyons voir, Messire l’Intouchable, ce que vous notez aussi inlassablement… »

Le gnome consulta les ouvrages devant les yeux de Jorian qui semblait fou de rage. Fulzym, puisque c’est ainsi que le gnome semblait s’appeler, arracha alors des pages du carnet le concernant.
L’homme hurla de rage et Djezebel appuya sa dague contre son cou plus fort encore.

Le gnome rangea les carnets à nouveau dans la sacoche de Jorian.

« Ne t’inquiète pas, mon grand, je me contente d’effacer mon existence de ta… mémoire, ricana le petit homme.
- Le gnome chauve t’as volé des pages, le gnome chauve t’as volé des pages, le gnome chauve t’as volé des pages, murmura inlassablement Jorian comme pour ne pas oublier. »

Fulzym sorti de sa poche une bourse et l’envoya à sa complice en guise de remerciements. Puis, après un mouvement de tête et quelques brèves paroles, il s’enfuit.

Et c’est à ce moment là que Djezebel se sentit bien mal à l’aise.
Elle avait devant elle, sous sa dague, un fou furieux amnésique « chroniquement » visiblement, et il était plus costaud qu’elle.
Comment s’en sortir sans trop de heurts ?
L’adrénaline montait en elle.

Elle fit un pas en arrière et se camoufla parmi les ombres. Jorian fit alors volte-face.
« Mauvaise pioche, pensa alors Djezebel. »
Elle voulu sortir doucement de la pièce… mais Jorian fonça sur elle et l’attrapa par le poignet.
« Mauvais… très mauvais, songeait posément la voleuse bien que le stresse la faisait réfléchir à toute vitesse à ce qu’elle devrait faire. »

« QUE S’EST-IL PASSE, GARCE, hurla Jorian ?! »

* Ne relève pas le « garce », il le payera plus tard. Il ne sait pas ce qu’il dit, il ne sait même pas où il est. Donc, du calme Djez… du calme… *

Djezebel fixa Jorian du regard afin d’évaluer la situation. Il la tenait par le poignet, elle ne voyait aucun moyen de s’échapper.

« QUE S’EST-IL PASSE ? OU EST PARTI LE … LE NAIN ?! »

Elle comprit qu’il commençait déjà à perdre la mémoire, confondant le gnome avec un nain.
Elle ne put réprimer un sourire et dit :

« Je ne sais rien et bientôt, vous aurez tout oublié… »

Fou de rage, et probablement de douleur, il jeta la femme sur le sol.
* au moins, il m’a lâché ! *
Il se mit à genoux à coté d’elle et la menaça de sa dague au niveau de la joue.

Il répéta sa question.
A ce moment, deux Nains entrèrent, un peu intrigués par les cris qu’ils avaient entendus.
L’un d’entre eux lâcha un « Oh bah non Messire, ne faites pas ça voyons… »
Djezebel se contentait de les regarder fixement.

* Qu’ils lui sautent dessus ! qu’ils interviennent ! mais qu’ils ne me regardent pas bêtement comme ça ! Je suis au sol ! ils ne font rien ! ils parlent ! Je suis menacée et ils parlent ! Du nerf les gars ! du nerf !*

Jorian respirait de plus en plus profondément, en combat avec lui-même et sa mémoire.

* Il ne se souviendra pas… Il lutte, mais il perd déjà les pédales… Il va falloir qu’il s’enfuie, il ne peut pas faire autrement… c’est bon, pas de panique *

Jorian dit alors quelques paroles dont la voleuse ne comprit que le mot « jolie ».
Puis il lui entailla la joue de sa dague.
Elle sentit aussitôt l’étreinte se libérer. L’homme s’était précipité sur un de ses carnets pour lui écrire.

Djezebel porta la main à sa joue : elle saignait.

* Le fils d’ogre sans mère ! il m’a blessé ! il l’a fait pour me reconnaître… j’en suis persuadée… il le payera… oui… il le payera *

La voleuse ressentit une colère froide monter en elle. Elle s’enfuit alors de cet endroit, laissant l’amnésique dans son coin. * il va le payer * et songeant déjà à ce qu’elle pourra faire pour lui rendre la pareille.

Un rendez-vous, oui… Il aura aussi une cicatrice, je me le promet.

La soirée se poursuivit, avec son lot de discussions chaotiques avec un membre du covenant, un autre voleur… Et puis elle reçu un message de Fulzym la remerciant de ses services.

* Sale gnome. Il savait que je n’avais aucune chance de m’en tirer. Il aurait aimé que je crève sous la lame de Jorian comme ça on aurait été deux à ne plus nous « souvenir » de lui… mais ça a foiré, je suis en vie… Je sais son nom, et moi, je n’ai pas de problème de mémoire. Par contre, je risque d’être un problème pour lui… et je risque même de me faire descendre sous ses ordres pour peu qu’un mercenaire stupide lui obéisse. Pourquoi j’ai fais tout ça ? … *

Elle relu la missive que Fulzym lui avait envoyé. Il lui disait qu’il lui demanderait peut-etre à nouveau d’autres services…
Pourquoi pas jouer dans son sens pour l’instant ?

Après tout.. la cicatrice disparaitra, Jorian aura ce qu’il mérité… * si j’avais du cœur, je le plaindrai * et j’ai gagné 15 pièces d’argent, et la reconnaissance d’un voleur.
Pas trop mal… ça change du quotidien…

Dans les ruelles obscures de la ville, la voleuse parti vers son repaire, sous les étoiles d’un ciel dégagé.


(source : http://www.clanmckeen.com/forum/viewtopic.php?t=10298 )

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