Lettre d'Ystër - - Page 5


Cinquième page de la Lettre d'Ystër du Lordaeron,
adressée à Jorian dit "l'Oubli"



Nous avions visité le Northshire, le Darkshire, le Westfall et les Carmines, sauvant la vie d’inconnus insignifiants, rendant des services à des anonymes trop faibles pour faire justice eux-mêmes.

Puis, au 7ème jour du Panda, lors de notre rendez-vous quotidien à la Cathédrale de Stormwind, le juge Dredh nous confia une mission qui ne devait pas s’achever tout à fait comme prévu… Tu te souviens ?



« Nous avons reçu un message d’une elfe répondant au nom de Nolyannà. Elle habite à Darnassus et prétend être en possession de renseignements quant à l’Ordre de la Paix Eternelle. Malheureusement, elle refuse de nous les transmettre par écrit. »

Notre mission, qu’on le veuille ou non, fut de nous lancer aux trousses de la Paix Eternelle. Ton sang n’a fait qu’un tour. N’était-ce pas une nouvelle piste qui te permettrait de retrouver Aërwen ? Tu étais pâle et résolu quand nous nous sommes mis en route. A pieds bien sûr. Comme si souffrir d’amnésie ne te suffisait pas, tu trouves le moyen d’être malade en griffon, Monsieur Jorian.

Nous nous sommes considérablement rapprochés pendant ce voyage, Jorian. Jusqu’à ce que j’éprouve pour toi une affection sincère. Sincère. Je te jure. Nous parlions beaucoup, de choses et d’autres, certaines importantes et d’autres moins. Partout. Dans le tramway qui mène à Ironforge, au coin d’un feu, sur les routes, dans la salle bien chauffée d’une auberge, dans les marais immenses des Paluns. S’il faisait trop froid, il nous arrivait de nous blottir l’un contre l’autre, et je posais ma tête contre ton épaule, et je m’endormais là quelquefois. C’est étrange, n’est-ce pas, cette complicité qui naît immanquablement sur les routes…

« Ystër ? Vous semblez perdue…
- Je… je réfléchissais.
- Et à quoi donc ?
- A un moyen de tuer l’archevêque.
- Vous savez, ce Benedictus est une ordure soit…
- Mais… ?
- Vous ne devriez pas nourrir de telles pensées. La Lumière pourrait vous abandonner.
- C’est contraire aux principes de la Lumière ? Elle ne m’abandonnera pas… Elle n’a jamais été là, vous savez.
- C’est contraire à mes principes, en tous cas. Je sais que ça peut paraître bizarre dans la bouche d’un assassin…
- C’est bizarre.
- Mais je ne suis pas partisan du meurtre aveugle. Il faut un équilibre, voyez-vous. »



« Tu vois cette région qui s’étend en contrebas, Ystër ?
- Oui ?
- Ce sont les Wetlands… Les Paluns. Et ces nains…
- Ces nains… ?
- Heu… Ben ce sont de gros nains. »


Oh bien sûr, il y eut de nombreux éclats de voix et des claques perdues. Je me souviens particulièrement d’une de mes théories qui t’a fortement déplu au sujet d’Aërwen.

« Elle avait bien ses raisons. Vous ne vous souvenez de rien. Comment pouvez-vous être sûr que vous ne la connaissiez pas auparavant ? Que vous n’aviez pas assassiné toute sa famille, hum ? »

Tu m’as sauvée la vie malgré tout lorsqu’un crocilisque a tenté de m’arracher la jambe et que je hurlais, les pieds dans l’eau. Puis, finalement, le bateau nous a porté de l’autre côté du monde…

Sur le quai, Nolyannà et Velhäd nous attendaient pour nous conduire à Darnassus...