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Vous trouverez dans cette section les textes et dessins lauréats des divers concours de l'Oubli, qu'ils soient drôles, émouvants, ou très travaillés, tous méritent le détour !

Et peut-être vous donneront-ils des idées pour participer vous aussi, un jour...


Index


3ème Concours de l'Oubli >
- Culhag
- Messaline
- Lazara

2ème Concours de l'Oubli >
- Mauldred
- Lazara
- Faizon

1er Concours de l'Oubli >
- Faliis
- LaSouris
- Lethiel
- Dartann
- Captainiglo
- Keryas
- Esther





Troisième édition du Concours de l'Oubli : "Esquisses Retrouvées"
Post sur la Croisée des Chemins


Jorian était plongé dans la lecture du Journal d'Aërwen, assis à l'ombre d'un grand arbre du parc des Mages. Page après page, il découvrait au travers des yeux de son ennemie jurée ce qui fut réellement son passé, durant ses derniers mois...
... Quand soudain, d'entre deux pages, glissèrent quelques feuillets...

Et ces pages n'étaient pas recouvertes de textes... Mais de dessins !

l'Elfe de la Nuit dessinait ? Intrigué, Jorian examina les esquisses...

Le soir commençait à tomber, sur le quartier des Mages.




> Prix de l’Esquisse Retrouvée : Culhag



"Jorian essaie de me convaincre qu'il fait un bon voleur"




> Prix de la Gribouille Inconsciente : Messaline

(en tant que dessin réalisé sur le site "Artpad", vous pouvez le voir se dessiner au fur et à mesure en cliquant ICI !)



Aërwen tente d'expliquer à Jorian le danger que représente l'Ordre de la Paix Eternelle...



> Prix de l’Image Rémanante : Lazara

L'Arcaniste Lazara aime à user de son Art pour surprendre... Pour ce prix de la plus belle capture d'écran, c'est ni plus ni moins tout le temple d'Elune, à Darnassus, qu'elle a enchâssé par magie dans un croquis d'Aërwen !

La visite débute ICI...

Un petit extrait :



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Mais de nombreuses autres participations à ce troisième Concours de l'Oubli valent véritablement le détour ! Pour tout dire, j'ai eu un mal fou à départager bon nombre de candidats... Pour que leurs oeuvres ne soient pas perdus, je vous les montre ici :


Pour l'Esquisse Retrouvée :

- Coloration préparatoire de Culhag :




- Une participation très amusante de Horgdeglizz :



"Aerwen a fait ce croquis d'une mise en scène sur la grève prêt de Ratchet lors de leur arrivée en Kalimdor. Elle avait dans l'idée de s'éclipser au petit matin pour voir sa réaction lors de la lecture du ruban... "



- L'Arbre des Transformations des Druides, très joliement représenté par Pirotess :




- Une superbe Orc réalisée par Knala :




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Pour la Gribouille Inconsciente :

- Une belle faute d'orthographe pour un bien joli dessin de Mauldred (Et oui, Jorian n'avait pas toujours le temps d'ouvrir son Bescherelle du Singe !) :

Artpad





- Jorian en bien mauvaise posture, dans cette honorable contribution d'Acharak :

Artpad





- Un magnifique Nain, esquissé par la talentuse Knala (encore elle !) :

Artpad





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Pour l'Image Rémanante :

- Une scène pour le moins cocasse, présentée par l'Elfe de la Nuit Lethiel, dont l'humour est toujours aussi mordant :



"Non Jorian ! C'est un petit CAILLOU qu'il faut utiliser, pour attirer leur attention !"



- Une très jolie gravure, en provenance de Darnassus, et récupérée par l'Elfe de la Nuit Saypa :




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Seconde édition du Concours de l'Oubli : "Deux femmes dans la nuit"
Post sur la Croisée des Chemins


Jorian se réveille en grognant… Il ne distingue pas bien la brume du réveil, de celle où il évolue constamment.
Mais il est rare que son esprit ne soit pas vierge, lorsqu’il émerge du monde des rêves… Et pourtant, une nouvelle fois aujourd’hui, une image s’agrippe à son crâne…
Deux… Deux femmes ? Belles, de surcroît. Pris d’un doute, notre voleur passe une main sur ses draps, à la recherche d’une humidité suspecte. Hmm, non, c’est bon.
Il se reconcentre sur l’image… La nuit… Une ville… Du danger…

Rien à faire, il ne voit pas plus.

Encore un fragment de souvenir qui restera perdu dans les limbes.





> Prix de l’Oubli : Mauldred

Jorian se réveille en grognant… Il ne distingue pas bien la brume du réveil, de celle où il évolue constamment.
Mais il est rare que son esprit ne soit pas vierge, lorsqu’il émerge du monde des rêves… Et pourtant, une nouvelle fois aujourd’hui, une image s’agrippe à son crâne…
Deux… Deux femmes ? Belles, de surcroît. Pris d’un doute, notre voleur passe une main sur ses draps, à la recherche d’une humidité suspecte. Hmm, non, c’est bon.
Il se reconcentre sur l’image… La nuit… Une ville… Du danger…

Rien à faire, il ne voit pas plus.

Encore un fragment de souvenir qui restera perdu dans les limbes.

Jorian fouilla alors dans son sac à côté de son lit, y trouva ses carnets, et en ouvrit un pour le lire...

__________________

Jorian fit volte-face dans un réflexe, et se baissa juste avant que la lame affutée de son agresseur ne puisse atteindre sa nuque. Profitant de l'élan du belliqueux adversaire, il le plaqua au sol, et le désarma d'une simple pression du pouce sur son poignet.

Où avait-il appris ces techniques ? Quand ? Comment ? Que faisait-il ici, en pleine nuit ? Pourquoi était-il venu ? Tant de questions et si peu de réponses. Peut-être celui qu'il venait de maîtriser pourrait-il l'aider à se souvenir...

L'amnésique prit enfin le temps de considérer l'individu qu'il gardait fermement à terre. Un humain vraisemblablement, son visage était caché par un grand foulard bleu qui lui couvrait aussi le haut du torse.

"Parle. Pourquoi m'avoir attaqué ? On est où ici ?"

Les yeux perçants de l'individu mystérieux toisèrent Jorian d'une façon qu'il n'appréciait guère. D'un mouvement d'humeur, il arracha le foulard... Et il fut stupéfait.

Il s'agissait d'une femme. D'une assez grande beauté, de longs cheveux bruns et de grands yeux noirs, une peau matte et des traits fins. Sa poitrine arborait un décolleté plutôt vertigineux. Il n'y avait aucune peur dans son expression, mais au contraire un certain amusement.

"Encore un trou de mémoire ? Lâche-moi et tu auras l'explication.
- Pourquoi m'avoir attaqué avec cette dague ?
- C'était un simple entraînement. Lâche-moi si tu veux que je t'explique tout.
- Un entraînement ? Ah, euh... pardon..."

Jorian lâcha prise, confus. La belle se releva et épousseta ses habits, ramassa son foulard, puis... partit en courant.

"Hé ! Vous aviez promis de m'expliquer !"

La demoiselle en bleu avait déjà disparu. Jorian se retrouva comme un ahuri, au milieu du chemin.

"Ah ben ça alors, je n'y comprend r... Mes carnets !"

Jorian se souvint juste à cet instant qu'il avait des carnets sur lesquels il inscrivait tout. Il chercha dans sa besace et trouva enfin ses précieux carnets. L'un deux semblait contenir des écrits plus récents, il se dépêcha donc de le lire.

"8 Mai.

Il faut que j'aille à Stormwind pour parler au roi Anduin. Il se trame un complot plus grave que je le pensais. Mais d'abord je dois rencontrer une personne qui peut m'aider à traverser la cité sans encombre, car je suis recherché. Ma tête est mise à prix et si les gardes me reconnaissent je suis perdu. Le problème c'est que je ne sais absolument pas comment reconnaître cette personne."

Stormwind, d'accord. Mais lui, où était-il ? Il leva les yeux et vit un pannonceau de bois, sur lequel il put lire "Goldshire, 5 miles" avec une flèche qui montrait la direction de l'ouest. Sans se poser de questions - il en avait déjà tellement dans la tête - il prit cette route. Chemin faisant, Jorian relu une partie de ses carnets, jusqu'à ce que des voix le fissent s'arrêter net. Des soldat de Stormwind arrivaient dans sa direction !
"Il faut que je me cache ! Une cachette, vite !" pensa-t-il.
"Raconte, Roger, il t'as dit quoi l'capitaine l'autre soir ?
- Bah comme d'habitude, Marcel. Tu sais c'est pas la première fois qu'il nous voit saoul comme des trolls pendant l'service...
- Faut dire que lui aussi s'en est mis une bonne ce soir-là !
- Oui de toute façon, il pouvait pas nous faire grand-chose, vu comment il titubait ! Hahahaha !
- Roger, regarde !
- Qu'y a-t-il, Marcel ?
- Par terre, là, on dirait un livre mais en plus petit... comme un carnet intime.
- Depuis quand tu t'intéresses aux livres, toi ?
- Hahaha ! T'as raison, on s'en fout.
- Et de toute manière on sait pas lire, laisse ça par terre, au cas où une fourmi voudrait s'instruire.
- Hahahaha !"

Après que les deux nigauds de la garde fussent partis, Jorian sauta de la branche de l'arbre qui lui avait servi de perchoir pour se cacher des soldats, et ramassa le carnet qu'il avait, dans sa hâte, laissé tomber par mégarde. Tandis qu'il dépoussiérait ses vêtements un chuchotement le surpris.

"Pssst ! Jorian ! Jorian l'Oubli ! Par ici ! Sortez du chemin !
- Mais qui...
- Venez ! Vite !!!"

Jorian s'approcha prudemment du buisson qui avait parlé. Une main l'agrippa et le conduisit fermement derrière les fourrés.
"Vous avez eu de la chance que ces gardes soit idiots, mais ce n'est pas le cas de tous, malheureusement. Vous devriez avancer à couvert jusqu'à Goldshire, et là-bas je vous procurerai un déguisement pour traverser la ville.
- Hé mais vous êtes..."
Jorian avait reconnu son interlocutrice, car c'était la même femme vêtue de bleu qui l'avait agressé quelques heures plus tôt.
"Ah tiens, vous n'avez pas perdu la mémoire pour une fois...
- Mais qui êtes-vous bon sang ? Pourquoi vous m'aidez ?
- Une personne bienveillante que vous connaissez bien m'a chargé de vous venir en aide. J'aimerai pouvoir vous en dire plus, mais je n'ai pas pu voir son visage... Enfin, assez perdu de temps, suivez-moi, dépechez-vous !"

Arrivés à Goldshire, Jorian et la damoiselle en bleu entrèrent discrètement dans une maison, et la mystérieuse femme prit des vêtements dans une malle.
"Au fait, j'aimerai connaître votre nom si ça ne vous dérange pas...
- Non bien sûr, je me nomme Neisha. Mais ne notez pas mon nom dans votre carnet, s'il vous plaît. Si cette mission échoue je ne veux pas qu'on m'accuse de vous avoir aidé."
Puis elle tendit les vêtements à Jorian.
"Tenez, prenez ce déguisement et mettez-le sur vous. Ah et attendez, j'allais oublier la perruque...
- La perruque ???"

Jorian examina les vêtements qu'il tenait dans ses mains : c'était des vêtements de femme.

Après quelque temps, Jorian et Neisha sortirent de la maison. Jorian était méconnaissable : il s'était rasé, portait une perruque blonde, un pantalon de cuir moulant, et un mini-plastron en tissu violet doté d'une paire de faux seins à l'intérieur, ce qui rendait l'ensemble assez convaincant, même de près.

"C'est moi qui parlerait aux gardes à l'entrée." dit Neisha "S'ils entendent votre voix grave ils vont se poser des questions... Surtout quoiqu'il arrive ne parlez pas."

Neisha et Jorian déguisé prirent le chemin menant à Stormwind, et arrivèrent devant la grande porte. Comme prévu, deux gardes leur barraient la route, contrôlant l'identité de chaque personne voulant entrer.

"Vous êtes recherché dans tout le pays, pas étonnant qu'il y ait de telles précautions à l'entrée de la capitale." chuchota Neisha.

"Halte, mesdames, veuillez nous donner vos noms et prénoms et vous pourrez passer. Nous recherchons un voleur brun du nom de Jorian, il est très dangereux et nous devons recenser chaque entrée et sortie dans Stormwind.
- Mon nom est Ashney Moran, et elle c'est Jorna Osgood.
- Pour quelle raison voulez-vous entrer à Stormwind ?
- Eh bien, nous venons pour faire les boutiques au bord du Canal. Est-ce un crime puni par la loi, messire le garde ?
- Non, non." répondit le soldat en souriant. "Comment d'aussi belles jeunes femmes pourraient représenter une menace ?
- Vous nous flattez, messire. Pouvons-nous passer maintenant ?
- Votre amie n'est pas très bavarde on dirait...
- C'est que... elle est muette depuis sa naissance, elle communique avec des signes.
- Ah, intéressant.
- Nous pouvons passer, s'il vous plait ?
- Euh... ah oui, désolé de vous retenir, vous avez l'air pressées de faire vos courses. Et puis ce n'est pas vous que nous recherchons. Circulez donc, mes demoiselles."

C'est ainsi que Jorian et Neisha purent atteindre les canaux.
http://mapage.noos.fr/liocha/Eclatsouvenir2.jpg

"Allons, Jorian, ne traînons pas, je dois vous mener au donjon du roi Anduin Wrynn.
- Très bien je vous suis..."

Quelques instants plus tard...

"Nous y sommes, Jorian. Je dois maintenant vous laisser, vous seul savez ce qu'il vous reste à faire.
- C'est donc un adieu ?
- Un au revoir, plutôt.
- Malheureusement non, puisque je n'en aurai bientôt aucun souvenir."

Il y avait de la tristesse dans la voix de Jorian. Neisha s'approcha et lui donna un baiser.

"Ce ne sont pas les souvenirs qui font de nous des êtres humains. Adieu Jorian, et bonne chance."
____________________

Jorian ferma son carnet,et resta un long moment songeur, le regard perdu dans le vague, essayant vainement de se souvenir pourquoi, selon son carnet, il était recherché et avait été obligé de se déguiser. Puis il se leva et voulu sortir de la chambre. Mais alors il se rendit compte que ce n'était pas une chambre. Il était dans une cellule. La porte était verouillée de l'extérieur, il y avait des barreaux à sa fenêtre.

Voulant comprendre ce qui se passait, il attrapa frénétiquement son carnet et lu à toute vitesse les dernières pages. Il s'était fait arrêté lorsqu'il avait essayé de parler au roi Wrynn. Il allait être jugé pour avoir attaqué Thrall. Voilà donc pourquoi il avait été recherché.

Derrière lui, Jorian entendit le verrou cliqueter. Et la porte de la cellule s'ouvrit brusquement, laissant entrer deux soldats.

"C'est l'heure, prisonnier. Suis-nous au tribunal où tu seras jugé.
- Je viens, mais laisser-moi prendre mes carnets.
- Prend-les si ça te chante, mais ne traîne pas."

Jorian prit rapidement ses affaires et retourna à la porte.

"Je suis prêt.
- En route, le juge t'attend."

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> Prix du Souvenir torturé : Lazara

Tu avais dit lors du précédent tournoi qu'on pouvait utiliser des supports exotiques.
J'ai fait un petit système de cadavre exquis automatique de l'Oubli. Je ne sais pas trop où le classer, mais je rangerais plutôt ça dans la catégorie "Prix du Souvenir torturé", par élimination.

Voici : http://www.neocraft.net/jorian/

N'hésite pas à essayer plusieurs fois, ça donne des résultats différents à chaque fois. Il faut faire plusieurs fois "Un souvenir...", ça s'arrête après un certain nombre de strophes.

Honnêtement, des fois, j'ai vraiment été surpris du résultat.

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> Prix de la Réminiscence Rigolote : Faizon

Il est des journées où l’on se dit que l’on ferait mieux de rester couché… même si c’est dans son propre vomi. Tant que l’on ne s’étouffe pas avec, c’est même confortable, ça fait oreiller. Maintenant, comprenez-moi bien, on ne s’en rend pas vraiment compte, surtout lorsqu’on a passé la nuit à descendre des pintes de bière et des fiasques de porto et autres brandy.

Donc, je suis là, tranquillement écroulé dans une ruelle sombre de Stormwind, avec mes amis les rats pour compagnie, et j’ai la désagréable surprise d’être réveillé par un échange de voix. Je lève donc un œil pour voir de quoi il s’agit, écrasant au passage la queue d’un de mes compagnons nocturnes du plat de la main. L’adorable bestiole aux yeux rouge sans me regarde méchamment, avant de me tourner dédaigneusement le dos et de s’en aller, la queue levée dans un double but : me prouver qu’il est un mâle et me montrer son postérieur dans un geste définitivement insultant. Attends un peu que je réussisse à me lever, toi !

Enfin, toujours est-il que j’entends toujours ces quelques échanges vocaux à un ou deux mètres de moi, même si les brumes de l’alcool m’empêchent de bien distinguer ce qu’elle racontent. A moins que ce ne soit le tas de détritus qui semble s’être déplacé de en dessous à tout autour de moi. Ce qui est une constante des tas de détritus, un peu à l’instar des paires de chaussette, ou des clefs : une évidente volonté de ne pas rester en place, quitte à embêter son monde. Des petites choses très égoïstes, en fait…

L’avantage d’être sous un tas d’ordures est que les gens aux alentours ne font pas réellement attention à vous. Ce qui me permet, après avoir déplacé les restes de bœuf qui gênaient mon audition et la vue de mon œil gauche, de profiter d’une vue absolument délicieuse… Ou qui pourrait l’être, si les deux jeunes femmes qui sont trois mètres au-dessus de moi avaient eu la bonne idée de porter une jupe. Je parviens cependant à glisser mon regard, à défaut d’autre chose, par l’ouverture d’une chemise un peu flottante, et de découvrir une vue qui me motive à bouger un peu de sous ma couverture d’immondices pour y voir un peu plus clair.

Tournant la tête de droite et de gauche, afin de débarrasser un peu ma chevelure noire de jais et de graisse des épluchures de pomme de terre et de carotte (tiens, l’auberge du coin a fait un ragoût de légumes ?), je commence à reconnaître l’endroit où je me trouve : sous un pont de la ville. Ne me demandez pas comment j’y suis arrivé, je croyais bien m’être endormi dans une ruelle sombre… Quand je vous disais que les ordures se déplaçaient ! Et en plus, elles emmènent tout ce qui traîne avec elles dans ces moments-là… C’est un peu comme avec la mécanique. Selon une étude gnome bien connue, reprise par un écrivain de fiction gnome (il est d’ailleurs impressionnant de voir que les gnomes produisent avec facilité scientifiques, philosophes (avec en tête le fameux gnome Desrochers, auteur de la fameuse phrase « Je pense donc je suis » (phrase qui pose soit dit en passant d’énormes problèmes vis-à-vis des Réprouvés (enfin, en même temps, les paladins ne seraient pas de tels fanatiques dans ce pays, tout irait mieux (ouais, encore qu’il n’y a pas que les problèmes paladins/morts-vivants (doués de pensée, soit dit en passant) dans ce pays (d’ailleurs, beau pays (et belles femmes surtout) soit dit en passant), mais aussi des guerres et des tensions à ne plus savoir qu’en faire (de quoi occuper les paladins et les mercenaires, c’est déjà ça))))) ou encore des écrivains (certes plus rares, mais tout de même présents (bien que j’aie personnellement une préférence pour la littérature elfique (bien qu’ayant été réticent lorsque Ve… (non, ne pas penser à elle, surtout pas), enfin, bien qu’ayant eu du mal à m’y mettre)) ; en bref, les gnomes sont des êtres créatifs assez touche-à-tout) ( ) ? ), quand vous démontez une objet comprenant des rouages, de petites vis, …, et que vous le remontez, vous vous retrouvez toujours avec une pièce en trop. Une pièce dont vous ne trouvez plus jamais l’emplacement d’origine. A croire qu’elle s’est déplacée jusqu’à vous soit pour vous embêter, soit parce qu’elle se sentait seule, là où elle était.

Après m’être relevé, donc, puis lissé un peu ma chemise couverte d’excréments de rats, puis passé une main pleine de mon vomi (quoiqu’il ne s’agit peut-être pas du mien, je ne me souvient pas avoir mangé de volaille la veille… en même temps, je ne me souviens pas véritablement de la veille), je jette un œil à mon reflet dans l’eau, me trouve assez bonne mine. Ce qui ne m’empêche pas, les deux dames ayant plutôt l’air séduisante, même si elles n’ont de goût que pour les chemises et non pour les pantalons (rien ne vaut une jupe, courte de préférence), que je me passe un peu d’eau sur le visage, projetant en même temps que le liquide huileux des canaux de Stormwind un cadavre de rat qui m’atterrit sur l’épaule. Satisfait, je décide de garder l’animal sur mon épaule, les femmes aiment bien les hommes qui aiment les animaux. Je pose donc le rat sur le sol à côté de moi, avant de plonger mon visage dans l’eau, et tomber nez à crocs avec notre charmant crocodile géant du canal, qui me semble réclamer l’amuse-gueule qui allait me servir d’appât à donzelle. D’un geste calme et mesuré, je ramasse donc le rat et le jette à mon écailleux ami, qui plonge dans l’eau, son biscuit apéritif avalé. Evidemment, qui dit crocodile de huit mètres de long plongeant dit bruits et éclaboussures. Je suis donc plus propre, mais ma présence va certainement être remarquée.

Et donc, deux charmantes créatures qui se penchent au-dessus de la rambarde, et me jettent un regard interloqué.

Je fronce un sourcil, jetant mon fameux petit sourire en coin, et les transperçant de mes yeux vert émeraude qui en ont fait craqué plus d’une… « Ce n’est rien, gentes damoiselles, je viens juste de repousser les assauts du crocodile géant qui hante les canaux de cette ville… Ne vous en faites pas, je sais y faire avec ces bêtes-là… Mais l’endroit n’est pas sûr, allons plutôt boire un verre dans une taverne, vous pourrez m’y parler de vous… » Je monte les marches qui me mènent sur le pont, et je sais d’ores et déjà que le plus dur est fait…

Extrait des ‘Chroniques d’un paladin cynique’

Et, pendant ce temps, Jorian, de l’autre côté de la berge du canal, se disait que sa malédiction n’en était pas toujours une… et qu’il valait mieux oublier certaines choses…

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Première édition du Concours de l'Oubli : "l'Elfe et l'Oiseau"
Post sur la Croisée des Chemins


« Ils disent que son nom est Jorian « l’Oubli », et qu’il ne vous reconnaît jamais. Ils disent que dans son étrange folie, il ne se souvient jamais de rien.
Ils ont tort. Certaines images le hantent de temps à autres…

Fragments de rêve, éclats de Souvenir. »





> Prix de l'Oubli : Faliis

C'est en longeant une route que je l'ai aperçue.

http://www.n0madsland.net/random/les_yeux_dans_la_lune.mp3

Elle était là, plantée nonchalament, les yeux plongés dans la Lune, partagée entre la pâle lueur et celle de sa dague.

Le visage baigné par la douceur lunaire, elle portait dans son regard une béatitude si profonde que je ne pouvais résister à l'envie de l'approcher.

Je me tins, là, aussi planté qu'elle, pendant quelques secondes. C'est en nous comparant subitement à deux panneaux de signalisation que je me décidais à prononcer la question évidente :

"Que fais-tu ?"

- "Je la regarde."

- "Oui je vois, mais tu sembles être là depuis des heures, non ?"
- "Oui, je suis là toutes les nuits. Elle m'a demandé de la regarder."

Une brise légère nous enveloppa.

- "J'espère ne pas paraitre indiscret, mais de qu ..."
- "Je parle de ma soeur." coupa-t-elle.


Sa voix était si mélancolique, si habituée aux mêmes questions, aux mêmes réponses, que je m'en voulais de ne pas l'avoir laissée continuer toute seule. Je l'écoutais.

" Nous avions l'habitude de cueillir des Pacifiques par ici, les soirs de pleine lune. La clarté donnait un éclat tout particulier au tein lumineux qu'on leur connait."

Pour la première fois depuis plusieurs minutes, l'Elfe détacha son regard de la Lune.

" Une nuit, alors que nous avions cueilli les plus belles Pacifiques des alentours, on décidait de s'allonger dans l'herbe.
Regarde comme la Lune est belle, m'a-t-elle dit."

Son regard replongeait au coeur de la Lune.

"On était si bien, dans ce berceau de lumière. Cela me rappelait le goût du jus de baies que nous donnait maman avant de nous endormir.
Soeur me chuchota en souriant d'attendre ici. Je vais chercher des baies sauvages dans les bois à coté ! disait-elle."

Son visage faillit se retourner vers les bois.

" C'est vrai que la Lune était belle ... Tout était si doux à sa lueur. Le paysage était si paisible, on aurait dit un songe."

Un silence.

" Soeur ne revenait pas. Au moment où mes bras commencaient à me relever, un loup poussa un long hurlement en provenance des bois."

Son regard dialoguait avec la Lune, laissant échapper une larme épaisse. Elle termina d'une voix tremblante.

" Mais je pense que les loups ne viendront plus nous empêcher de boire du jus de baie avant de s'endormir."



C'est vrai, le souvenir me vint d'avoir constaté un nombre important de cadavres de loups en traversant la forêt ... Maintenant je savais qui en était la responsable.

Je ne trouvais aucun mot pour lui exprimer ma compassion. Tout ce qui me vint à l'esprit, c'était de poser ma main sur son épaule, puis repartir sans un bruit.

Un oiseau aux couleurs exotiques passait.

C'est en le suivant du regard que je me rendis compte qu'un humain était là, derrière nous, en train de réajuster ses bottes.
En se relevant son regard se plissa sous la clarté lunaire.

- "Pardonnez-moi, dit-il. Je m'appelle Jorian. Jorian l'Oubli."

L'homme parut vouloir approfondir sa présentation, mais décida de se retenir, gené.
Il reprit :

" Je ne voulais pas vous déranger. Je ... Oh vous n'allez surement pas comprendre le sens de ma question, mais ..."

L'homme semblait tourmenté, mais suffisament honnête pour n'y entrainer personne.

" M'auriez-vous aperçu ces dernières heures en train de tuer des dizaines de loups dans la forêt ?"


Je regardais l'humain.

Je regardais l'elfe.

- " Non mon brave. Vous n'avez tué aucun loup dans cette forêt."



L'humain ne dit pas un mot, m'adressant un regard inquiet mais soulagé.

L'elfe continuait à baigner son regard dans la Lune.

Et je repris mon chemin, offrant à l'humain et à l'elfe mon respect par un autre silence.

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> Prix du Souvenir torturé : LaSouris

Ailes de la nuit glissent sur la brise.

Enveloppée de brillantes intermitences, un oeil diaphane l'observait.
Claquement de bec prémonitoires et reflet sanguin sur les plumes, la dague s'habille d'éclat rougeâtre pour sortir.
Elégance lunaire, la danse du volatile emprunte des paillettes à l'étoilé du ciel.
Est-ce l'oiseau qui murmure ?
Ou la bribe presque retrouvé d'un souvenir conscient ?
Rouge et bleu nuit, bruissements d'ailes : il y a là plus qu'une chimère, mais comment s'en saisir quand l'aube apparait ?

Ailes de la nuit glissent sur la brise, la brise d'un souvenir...

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> Prix de la Réminiscence rigolote : Lethiel

Jorian se mira une nouvelle fois dans la glace. Quelle prestance ! Il ne s’en lassait pas. Il avait tout d’un vrai capitaine boucanier. Même le capitaine Iglo en aurait été jaloux. Et pourtant, il était certain qu’il lui manquait quelque chose, mais quoi ? Il se repassa en vue pour la vingtième fois afin de le découvrir :
- Les bottes de marin (achetées sur les docks à un pêcheur)
- Le pantalon ligné (fabriqué avec le surplus d’une vieille couverture)


- La ceinture en soie rouge (seconde main)
- Le sabre à la hanche droite ( mal aiguisé et rouillé par endroits)
- Le pistolet à la hanche gauche (pas chargé)
- La chemise en lin blanc (garantis première qualité)
- La barbe de trois jours ( effet : capitaine aguerri)
- Les boucles d’oreilles en acier (ça fait mal)
- Le tricorne noir (pour la pluie)



Mais bien sûr ! Un perroquet (pour le style) ou un singe (pour manger les puces du boucanier) sur l’épaule !
Sortant de chez lui, Jorian… Heu pardon, le capitaine Jorian se rua chez l’animalier le plus proche et lui acheta son plus beau perroquet (le moins cher) qu’il baptisa Coco (original).
A présent, fin près pour ses nombreux périples en mer, le capitaine Jorian se dirigea vers les docks afin d’y observer son épa… fameux bâtiment (payé par mensualité).
La nuit était douce et la lune était pleine. C’est alors que Jorian aperçut à tribord (non ça c’est bâbord Jorian) la silhouette effilée d’une femme aux longues oreilles.
- Tonnerre de Brest ! (juron de marin) s’écria Jorian. Une sirène avec des jambes ! (c’est une elfe Jorian).
- Coco ! Coco ! Dit Coco en retour.
Alors que l’elfe lui tournait le dos, notre grand séducteur de capitaine Jorian en profita pour se lisser les cheveux avec un peu de salive (berk).
Puis, d’un pas ferme et décidé, il se dirigea vers la mystérieuse inconnue.
Malheureusement, il n’avait pas aperçu cette planche mal fixée au ponton et se cassa royalement la g… à quelques mètres de l’elfe (aïe).
Coco, effrayé, s’envola alors et il put l’apercevoir, tandis qu’il se relevait péniblement, entre les jambes de la mystérieuse inconnue.
S’époussetant en s’efforçant de garder un air digne et en traitant ce maudit Coco de moule à gaufre (juron de marin), Jorian posa finalement une main douce (mais ferme) sur l’épaule de la dame et constata avec horreur, lorsqu’elle se retourna, qu’il s’agissait en fait d’un homme…

Jorian se réveilla en sursaut.
- Quel rêve affreux ! Mais, de quoi ai-je rêvé déjà ?…

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> Prix de la Mémoire enfuie : Dartann

J’ai trahi et je dois donc mourir. Tel est mon châtiment.

Tel est le châtiment de ceux qui servent les intérêts de la Horde. Traîtres face aux leurs et honnis par tous, aucun ne peut espérer survivre sous le ciel d’Azeroth. J’ai trahi et tu seras mon bourreau.

J’ai trahi et je me suis enfui. J’ai parcouru les forêts sombres et les montagnes escarpées pour y semer mes poursuivants. J’ai cherché refuge au tréfonds de grottes obscures et de ruines hantées. Mais je n’y ai trouvé que tourmente et désarroi. Même la Force de la Nature, pourtant mon alliée de toujours, semblait ne plus me reconnaître. J’ai survécu par mon instinct, j’ai trahi et je suis devenu une bête.

Tu m’as retrouvé malgré tout. Tu as su deviner mes pas et anticiper mon chemin. Ton intuition humaine fût ton guide sur ces routes périlleuses et mes leurres et artifices n’ont pu t’en éloigner. Tu es resté à mes trousses si longtemps que ta pensée m’est maintenant familière. J’ai trahi et tu es mon seul compagnon. J’ai trahi et je m’en remets à toi.

Avant de porter ce coup fatal, avant de rendre justice, accepte ma requête. Laisse moi vivre un instant de plus, laisse moi contempler ce monde qui m’a vu naître et que j’ai renié. Laisse moi voir en cet oiseau au plumage coloré ces souvenirs d’un temps perdu, d’une insouciance trompée. Je te tourne le dos et laisse tomber mon arme au sol, je te donne le champ libre pour ton acte justicier. Fais ton travail Jorian et puisse le Destin te garder de commettre un jour l’irréparable.

J’ai trahi mais je te remercie Jorian…

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> Prix de l’Evocation crédible : Capteniglo

Jorian parvient difficilement à s’extraire de l’obscurité dans lequel il est plongé depuis un bon moment. Il reprend conscience peu à peu mais à mesure qu’il lutte pour retrouver son esprit, il ressent de plus en plus fortement une douleur provenant de sa nuque.
Tentant de porter sa main vers l’endroit de sa douleur il s’aperçoit qu’il est paralysé, ses bras sont comme retenus par une force qu’il ne parvient pas encore à comprendre.

Jorian lutte à présent pour retrouver son esprit et ses facultés, ses yeux commencent juste à percevoir dans un brouillard encore épais une forme qui s’agite autour de lui.

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Cette ombre bouge et grossis à mesure qu’elle se rapproche de son visage.

Une voix aussi brutale que soudaine retentit alors :
« Ainsi donc vous voilà enfin revenu du royaume des songes, noble seigneur Jorian»
Jorian bien que rassuré par le ton utilisé par cet individu qui maintenant lui fait face, tente de se mouvoir.
« Inutile Jorian ! Ne gaspillez pas vos forces, ces lianes si solidement attachées vous retiendraient quoi qu’il arrive. inutile donc de résister tant que vous n’avez pas retrouvé entièrement votre esprit déjà si fragilisé par votre maladie».
Jorian à ces mots comprend que cet individu en sait beaucoup plus sur lui que lui-même. Il cesse immédiatement de se défaire de ces liens. Il préfère se concentrer à retrouver la vue pour pouvoir mieux appréhender la situation dans laquelle il se trouve.
« Pourquoi suis-je ainsi retenu ?» Insiste t’il.
« Je me doutais que vous ne vous souviendriez pas de ce qui s’est passé. Votre amnésie sans doute. Aërwen m’avait bien dit de me préparer à cette éventualité ».
A l’évocation du nom de celle qui l’a toujours encouragé et soutenu, Jorian à comme un soubresaut, il connaît ce nom… Aërwen… Aërwen… Mais… Mais il ne se souviens pas… Il a oublié…
« Pourquoi diable je ne parviens pas à me rappeler les choses ? »
« Vous souffrez d’un mal profond Jorian, l’amnésie rend votre esprit tourmenté et ce n’est pas ce vilain coup à la nuque qui a du arranger les choses»
« Amnésie ?! Rahhhh !! Qu’importe la maladie dont je souffre ! Libère moi maintenant ».
« Si j’accepte volontiers de desserrer les liens qui vous retiennent il n’est cependant pas encore le moment pour vous d’être totalement libre, pas tant que vous n’aurez pas retrouvé entièrement votre esprit ».

La vue de Jorian se fait de plus en plus nette à présent, de son brouillard émerge petit à petit les contour d’un elfe accroupie qui le regarde. A la vue de cette elfe Jorian s’apaise, même si cette réaction n’est pas volontaire la présence de cette elfe semble le rassurer.
« Je vois que votre vue s’améliore Jorian. Bien ! Nous allons peut-être effectivement pouvoir desserrer ces liens à présent»
Jorian sent l’elfe passer derrière lui dans un souffle et quelques instants plus tard son poignet gauche est libéré.
Jorian porte immédiatement son bras libéré à la nuque où la douleur est encore très vive.
L’elfe de nouveau face à Jorian, pointe son regard vers son cou : « Cette douleur à votre cou mettra au moins deux jours avant de n’être plus qu’un mauvais souvenir ».
« Souvenir…. Oui c’est ça ! Cette maladie qui me ronge m’empêchant justement d’en avoir… Souvenirs… » Jorian réfléchie à tout ça, tente de se rappeler les choses immuables que jadis il parvenait à retenir...
L’elfe le coupe soudainement de sa réflexion : « Je m’appelle Daluwëe. Heureux de voir que vous allez quand même beaucoup mieux messire».

Les paroles prononcées par Daluwëe sont sages et parviennent à apaiser Jorian.
« Daluwëe hein ?! J’imagine que c’est à toi que je dois ma condition actuelle ? Je suppose que je te dois également cette méchante douleur à ma nuque?».
« En partie seulement… »
« En partie seulement ? Allons l’elfe, raconte moi… Puis de toute façon que peux-tu craindre d’un voleur sans armes et encore à moitié attaché ? »

A ces mots, Daluwëe ouvre le petit sac qui pend à son ceinturon et en sort divers objets et ingrédients qu’il étale sur une étoffe de lin, il s’assoit alors en face de Jorian et tout en préparant une mixture médicinale s’apprête à relater à Jorian les faits tels qu’il les a vécus une heure plus tôt.

(ce qui s’est passé une heure plus tôt)
[ Jorian, Aërwen et Daluwëe ont quitté Darkshire depuis trois jours maintenant et avancent plein sud toujours un peu plus profondément dans la Vallée de Stranglethorn. Ils leur reste deux jours de marche pour atteindre Booty Bay, lieu de rendez-vous avec un gobelin dénommé Hollyver . Celui-ci aurait des informations importantes à livrer concernant la disparition mystérieuse de Carol, la femme de Jorian.


Le trio marche depuis trois bonnes heures dans la forêt quand enfin il perçoivent devant eux le bruit des vagues s’écrasant sur le sable. Contents à l’idée de revoir enfin la lumière du jour ils pressent le pas et atteignent rapidement la plage.

Aërwen propose que l’équipe profite de ce moment de calme loin des bêtes qui pullulent dans la foret pour monter un camp pour la nuit qui arrive vite dans cette partie du monde. Comme à son habitude Daluwëe part immédiatement en quête de bois pour le feu et de plantes pour le repas. Jorian lui, fidèle à ce qu’il est, sort de son sac plusieurs cahiers et commence à écrire avec ardeur les moments importants de sa journée.

L’amnésie de Jorian est en pleine rémission depuis quelques temps, ses black-out sont de plus en plus rares et il est maintenant capable de passer près d’une journée sans perdre connaissance. L’espoir de revoir un jour Carol semblant lui donner suffisamment de force et d’espoir pour contrer sa maladie.

Aërwen quant à elle explore un peu les environs tout en gardant un œil protecteur sur Jorian, « on ne sait jamais » pense t’elle…

Alors qu’elle longe la plage un peu plus au sud du camp, elle s’immobilise, des bruits provenant de la foret l’alertent, elle décide d’aller voir et se rapproche doucement de la foret… Les bruits se font plus insistants… Elle se rapproche encore…]

Daluwëe termine sa préparation médicinale et la place dans un bandage. Il le referme puis l’applique avec soin sur la nuque de Jorian.
Daluwëe commence : « Je vous ai laissé seuls toi et Aërwen, tout ce qui s’est passé est de ma faute, j’aurais jamais du vous abandonner ».
« Explique toi Daluwëe » insiste Jorian.
Daluwëe poursuit tout en rangeant ses ingrédients dans son sac : « Nous venions de traverser trois heures durant la foret qui se trouve derrière toi, la nuit allait bientôt tomber et je me suis empressé d’aller chercher des branches et des herbes pour le camp comme nous le faisions d’habitude… ».
Jorian écoute avec attention
« Continue je te pris, que s’est-il passé ? »
« Lorsque je suis revenu je vous ai trouvé là, inconscient, nos affaires étaient éparpillés un peu partout sur la plage… Plus de camp… Et plus d’Aërwen…»
Daluwëe implorant le ciel : « Puissiez-vous un jour pardonner ma traîtrise Dame Aërwen »
« Allons l’elfe, reprends toi ! C’est moi qui suit attaché et c’est toi qui souffre ! Connais-tu une explication à ma perte de conscience ? Et qui est cette Aërwen que tu implores tant»
« Des pirates Bloodsails voilà l’explication messire… Des maudits pirates… Ils ont du apercevoir notre campement et vous on attaqué pendant que j’étais parti en foret » reprend Daluwëe.
« Ainsi je me serais fait attaquer par des pirates ? Mais comment en avoir la certitude ? Qui me prouve que tu n’as pas essayé de me tuer l’elfe?» interroge Jorian.
« J’ai promis à Dame Aërwen de veiller sur vous, tout comme elle »
Daluwëe se lève alors et se dirige vers sa sacoche qu’il a posé non loin. Il l’ouvre et cherche frénétiquement quelque chose de particulier dans ses affaires… « Ha voilà la preuve ! » s’écrit t’il en tenant un bout de papier dans sa main. Il se relève et vient tendre la feuille à Jorian.

« Quoi ça c’est censé être une preuve ? Une preuve de quoi ? » demande Jorian
« Lisez simplement messire »
Jorian s’exécute et entreprend la lecture de la lettre.

[La feuille de papier contient des caractères que reconnaît Jorian. Il y est inscrit :

Salut ptite tête,
Tu dois vraiment être mal en point pour arriver à oublier celui qui t’a déjà sauvé la vie.
Tu souffres d’amnésie mon vieux, c’est pourquoi tu consignes tout dans tes bouquins.
Daluwëe est ton ami et ton protecteur tout comme Dame Aërwen.
Si tu lis ce message c’est que malheureusement tu l’as oublié.
Montre lui un peu de sympathie je te prie.
Et crois moi, tu peux lui faire confiance.

Signé : Jorian ]

« C’est vous qui l’avez écrite messire »
« Tais-toi, je réfléchis » l’interrompt Jarian.
Jorian est plongé dans sa réflexion quand soudain il hurle : « Du papier et un crayon ! Il me faut du papier et un crayon ! ».
Daluwëe tendant une feuille et un crayon le coupe aussi sec « Messire, je savais que vous me demanderiez ça, vous m’aviez prévenu »
Jorian surpris : « Ha oui? »
Puis, il saisit avec hâte les objets tendus par l'elfe : « On va savoir tout de suite si ce que dis ce bout de papier est vrai »
il commence à recopier la lettre, puis s’arrête, scrute les deux lettres, les compare…
« L’écriture est la même ! »
« Bien sûr, c’est vous même qui l’avez écrite et me l’avez donné au cas où un jour vous ne vous souviendrez plus de moi » reprend Daluwëe.
« Mes cahiers ?! Cette lettre dit que j’ai tout consigné dans des cahiers ! Il me les faut !»
« Malheureusement messire je ne crains qu’il faille seulement vous fier à cette lettre car les pirates ont emporté toutes vos affaires »
Daluwëe se lève et passe derrière Jorian
« Que fais-tu ? » demande inquiet Jorian
« Je vous libère ! Maintenant que vous savez que je ne vous veux aucun mal » rétorque Daluwëe.
Au moment où il prononce ces mots la lame de sa dague s’abat sur la rude liane qui retenait encore prisonnier Jorian.
Jorian maintenant libre se tâte un a un les poignets pour faire partir la douleur laissé par ses liens.
Se tournant vers Daluwëe : « Que devons nous faire à présent ? »
Daluwëe reprend : « reposez vous messire, je veillerai sur vous cette nuit, les pirates sont partis. Dès demain nous partirons à la recherche de Dame Aërwen et de vos affaires »
« Bien… Je te fais confiance… Tant que je n’ai pas mes cahiers je te suivrai… Ai-je vraiment le choix de toute façon... »
Jorian tente alors de se lever mais à bout de forces y renonce et conssent à s'allonger pour retrouver un peu de vigueur, plus loin Daluwëe prépare quelques branches pour attiser le feu...

Jorian eut du mal à trouver le sommeil, ressassant un long moment dans sa tête l'histoire que l'elfe lui a raconté, se posant mille questions.
Mais cette nuit-là en voyant avec quel soin Daluwëe pansait ses plaies et prenait soin de lui il su une chose au moins... C'est qu’il ne lui serait fait aucun mal…

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> Prix de l’Hier haletant : Keryas

Un vent frais passa sur mon visage. Je cligna plusieurs fois des yeux et m’éveillai lentement. Au dessus de moi, la lune pleine éclairait totalement la vallée en contrebas. Allongé sur le dos, mon sac en guise d’oreiller, je voyais se tenir devant moi un elfe. Un perroquet lui tournait autour, silencieusement. Je n’avais, une fois de plus, aucune idée de ce que je faisais là. Satané mémoire ! Etais-je en danger ou en sécurité ? Je me redressai brusquement, pointant une de mes dagues vers l’elfe.
« Qui êtes-vous ? » m’écriai-je.
Il se retourna lentement. Ses gestes étaient calmes et précis, rien ne semblait refléter la moindre tension dans son attitude.
« Jorian, calme-toi et lis la note autour de ta dague… »
Tout en le tenant en respect avec mon arme, je déliais la note enroulée sur ma dague :
« Destination : les Souilles de Tranchebauge. Fais confiance à Elüam, l’elfe au perroquet. »
Je le regardai encore quelques instants. Son comportement n’était pas menaçant, mon instinct ne me signalait aucun danger immédiat. Je rangeai mon arme.
« Très bien…Elüam ? (Il acquiesça de la tête) Laisses moi consulter mes carnets, que je sache ce que je fais ici, avec toi… »
« J’ai bien peur que cela soit inutile : nous avons passé un accord lorsque nous avons décidé de collaborer. Je t’ai demandé de ne rien noter sur moi dans tes carnets, je t’ai expliqué mes raisons et tu as accepté. En contrepartie, à chaque fois que tu oubliais qui j’étais et ce que nous faisions ensemble, je devais jouer le rôle de tes carnets. Laisse moi donc t’expliquer les raisons de ta présence ici, avec moi. »
Aussi curieux que cela puisse me paraître d’accepter de ne rien transcrire dans mes carnets, je décidai de le croire : la note sur ma dague m’y encourageait.
Elüam était un assassin, comme moi. Je l’avais deviné rapidement à son attitude et ses gestes. Il m’expliqua qu’il devait pénétrer dans les Souilles de Tranchebauge, pour détruire Mordresh Oeil-de-feu. Il devait récupérer son crâne et le ramener à une personne dont il ne précisa pas le nom. L’endroit était peuplé de morts-vivants, qu’il pouvait passer sans mal, en étant camouflé. Mais Mordresh était protégé par une horde de squelettes, qui interviendrait aussitôt qu’il serait attaqué. Elüam avait besoin que quelqu’un se charge d’eux pendant qu’il s’occupait de Mordresh.
Pendant qu’il me racontait son histoire, son perroquet était venu se poser sur son épaule.Il me semblait qu’il me regardait fixement.
Elüam vit mon regard interrogatif et me dit :
« C’est Kirnik, mon perroquet. Je lui ai fait subir un entraînement spécial, c’est devenu un allié très utile dans ma profession. Ne fais pas attention à lui »
En échange de mon aide, Elüam avait accepté de me payer 5 pièces d’or. Je comprenais aisément pourquoi j’avais accepté mais je commençais à m’inquiéter de la difficulté de sa mission.
Pour finir, il m’indiqua que lorsque notre travail, ainsi que notre collaboration se terminerait, je devais lui remettre la note le concernant, toujours lové sur ma dague : cela faisait partie de notre accord, afin que rien de notre coopération ne subsiste hors de nos mémoires. Ce qui au final, amenait à ce que reste ne subsiste du tout de son existence pour moi…
« Très bien Elüam, tout est clair à présent. Je suis prêt à passer à l’action quand tu veux ! »

Quelques instants plus tard, nous pénétrions dans les Souilles de Tranchebauge. Enveloppé d’ombres, nous arrivâmes facilement dans le tas d’os qui servait de trône à Mordresh.
Une quinzaine de squelettes dansaient devant lui, buvant ses paroles.
« Elüam » chuchotait-je à mon compagnon « Ils sont quand même nombreux. Seul, je ne sais pas si je pourrais m’en sortir… »
« Ne t’inquiètes pas, Kirnik va nous aider… »
« Kirnik ? Comment un perroquet… »
Je n’avais pas fini de parler que Kirnik se dirigeait déjà vers le groupe de squelettes. Pendant ce temps, Elüam contournait le trône d’os et commençait à l’escalader, pour arriver dans le dos de Mordresh.
« Qu’est ce que…?!! » m’écriai je presque, en voyant ce qu’il se passait sous mes yeux.
Kirnik voletait au milieu des squelettes et ceux-ci ne le voyaient même pas. Puis soudain, ils le remarquèrent, comme s’il était apparu d’un coup, au milieu d’entre eux. Leurs grimaces ridicules de surprise et d’interrogation avaient quelque chose de comique.
Mordresh.s’écria : « Que fait ici ce volatile ? Tuez moi ce stupide animal ! »
Kirnik s’éloigna alors avec 6 squelettes à sa poursuite. Aussitôt, Elüam passa à l’attaque : il assomma Mordresh et commença à lui asséner des coups de dague mortelle. Les squelettes restant mirent quelques secondes à voir Elüam. En le voyant, ils se précipitèrent pour défendre leur chef tout en criant à leurs compagnons partis à la poursuite de Kirnik de revenir. J’étais au niveau d’Elüam avant que les squelettes ne l’atteignent : ils commencèrent à l’affronter, mais il esquiva d’une manière incroyable tous leurs coups. Mordresh agonisait quand j’apparu dans les rangs des squelettes pour protéger Elüam : sous l’effet de surprise, j’en abattu 4 rapidement. Les 3 autres, complètement déstabilisés, ne mirent pas longtemps à rejoindre leurs camarades. A quelques mètres de nous, les squelettes qui avaient pourchassé Kirnik revenaient en courant, hurlant leurs cris de haine à notre égard…Mais ils arriveraient trop tard : Elüam venait juste de ramasser le crâne de Mordresh.
Il me cria rapidement :
« Camoufle-toi, vite ! »
Quand les squelettes atteignirent le trône d’os, nous étions en train de partir, dissimulés dans les ombres. Les voir nous chercher partout, les entendre hurler « Maudit humain ! Maudit elfe ! Nous vous tuerons ! », crier leur haine et gémir la mort de leur leader avait quelque chose de vraiment amusant…C’est dans ces moments là que j’adore mon job : assassiner et disparaître dans la nuit, c’est quelque chose de vraiment très excitant.

Quelques minutes plus tard, nous étions en sécurité, hors des Souilles. Nous avions mis exactement une demi-heure à accomplir notre tâche. Du travail précis, rapide, impeccable : tout ce que j’aime.
« Merci pour ton aide, Jorian ! Sans toi, je n’aurais pu y arriver. Voici ta récompense.»
Il me tendit une bourse. Je l’ouvris et vérifiais qu’elle contenait bien les 5 pièces d’or promises : entre voleur, on est jamais trop prudent. Tout y était.
« Merci à toi, Elüam ! »
« Le temps est venu de nous quitter à présent…Peux tu me remettre la note autour de ta dague, comme nous l’avions convenu ? »
Je lui tendis ce qu’il demandait. Il pris la note et l’a mis dans sa poche. L’heure des adieux était proche. Toutefois, avant qu’il ne parte, je voulais comprendre ce qu’il s’était passé avec Kirnik. Comment était-il possible que les squelettes ne le remarquent qu’au bout d’un certain temps, alors qu’il volait au milieu de leur groupe…
Je lui posai la question.
« Je te l’ai dit, j’ai entraîné Kirnik…C’est un perroquet un peu spécial…Ne t’es tu pas aussi demandé comment nous avons pu arriver au trône sans que personne ne le remarque, alors qu’il voletait juste au dessus de moi ? »
Maintenant qu’il m’en parlait, j’avouais que cela était tout aussi étonnant.
« Kirnik a une particularité, que nous autres, voleurs, maîtrisons tous : il peut utiliser les ombres pour devenir invisible. »
Tout s’expliquait à présent. Elüam avait là un parfait compagnon pour son travail. Un outil parfait de distraction et de surprise.
« Mais comment ? » demandai-je.
« Il est inutile que tu en saches plus, Jorian. Je suis assez pressé et de toute façon, cela ne te servirait à rien. Je te souhaite du courage pour la suite de tes aventures, et j’espère que tu trouveras rapidement une solution à ton problème. Au revoir ! »
Il coupa ainsi court à la conversation et pris la direction de Ratchet. Et en le voyant
disparaître au loin, sans aucune note de lui dans mes carnets, je me demandais si ma mémoire retiendrait quelque chose à son sujet…Peut-être que rien ne subsisterait de cette soirée…Peut-être qu’elle deviendrait un fragment de souvenir…

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Prix du Passé englouti : Esther

Le Chemin de Jorian

I

Une peau…douce et fine… charnelle…une épaule moelleuse et ronde… une nuque à la courbe divine… une mèche de cheveux dégageant une irrésistible odeur… les mains de Jorian s’égarent… Il entrouvre péniblement les yeux. En cet instant précis, peu lui importe de savoir si c’est un rêve ou la réalité.. Il veut juste admirer le corps de celle qui dort contre lui.

Ses prunelles se heurtent à l’obscurité, et il n’arrive à distinguer qu’une forme des plus ravissantes… Elle lui tourne le dos, et lui n’ose pas la réveiller… Rapidement, il observe les alentours, et se découvre dans une petite chambre à coucher…Volets clos, la nuit règne…Ses yeux lui apportent quand même la certitude que son cœur lui refusait. Il est chez lui, aux côtés de sa femme. Carol ? Il n’en sait rien… Mais il la sait sienne…Ces palpitations qui le cognent, cet amour qui l’envahit… Rêve ou réalité, soudain, cela prend de l’importance… Il veut savoir. Aveugle nocturne, peut-être, mais ses mains refusent d’abandonner la partie, et viennent effleurer la cuisse de la belle. Pour rencontrer une jambe musclée et couverte de cuir.

« T’as pas bientôt fini d’me tripoter ? »

Infarctus. Jorian bondit en arrière, et se retrouvre au sol, hors du lit dont il n’avait pas vu les strictes limites. Pantelant, il se redresse tant bien que mal, pour découvrir à la place de sa mystérieuse adorée, un Elfe, torse nu, les pieds qui dépassent du lit, et le sourire goguenard.


« Qui… qui êtes vous ?… Et ou est ma femme ?… Vous… que faites vous dans mon lit ? .. Et cessez de sourire ! ! Ca n’est pas… pas drôle du tout ! » Jorian bredouille et s’étrangle, les mains crispées sur le rebord du drap.

- J’comprend c’qu’elle te trouve… T’es pas mal du tout.. enfin pour un humain..


- Hein ? Quoi ? OH NOM DE… ! ! ! J’suis nu… complétement nu…et ne changez pas de sujet, déguerpissez de mon lit, par la Lumière ! Et rendez moi ma femme, tant que vous y êtes ! !

- Pas d’panique, elle est en haut , un des jumeaux pleurait. Enfin au moins, tu sens qu’elle est ta femme, c’est pas si mal, j’m’attendais à pire. <Il rit> Pour ton état vestimentaire, désolé vieux, j’peux rien pour toi.

- Un des quoi ? Jumeaux ?… mes jumeaux ? j’ai des enfants ?… Mais, mais.. et qui êtes vous, à la fin ?…Quel est son nom, je veux savoir son nom ! Elle est ma femme, n’est ce pas ? C’est Carol ?….

L’elfe se redresse légerement, toujours aussi goguenard, et l’instant d’après, il est derrière Jorian, appuyé au chambranle de la porte. Vêtu de pied en cap, une dague luisant légerement contre sa cuisse.

« Comme si j’allais te le dire. Dépêche toi, on va être en retard. L’heure approche.

- Mais, l’heure pour quoi ?… et ou ca ?.. je n’irais nulle part !… J’suis ou là ? Je rêve, c’est ca ? Et vous allez me dire votre nom, à la fin ?

Jorian se sent perdu, déboussolé, désemparé… Et cet elfe ridicule qui n’arrête pas de le narguer.. Pourtant, il sent que l’autre a les réponses à toutes ces questions dans sa tête..il veut savoir.
- L’heure du chemin, Jorian. Ton chemin. Ca n’est ni exactement un rêve, ni tout à fait la réalité. Ici, Présent, passé, et futur sont mélangés… Ici, tu pourras avoir les réponses par toi même, si tu sais t’y prendre.C’est pourquoi, tu me suivras. Maintenant, hâte-toi. On a pas toute la nuit.

Jorian regarde compulsivement son bras, et voit un étrange symbole, apparaître par intermittence sur sa peau… un D barré… étrange… Il lève ensuite la tête vers la porte, et ne voit plus personne.. l’elfe a disparu. .. Du bruit sur sa droite.. Il se retourne, et voit la forme féminine se recoucher… que c’est tentant… Savoir qui elle est, la douceur de ses baisers.. rester pour la fin de la nuit, dans cette illusion…Que ce soit passé, présent, ou avenir, il serait tellement bien, avec elle.. pour quelques heures… juste à la voir respirer.
Oui, mais il y a tout le reste.. Et en soupirant, il sort de la chambre.

Pour se retrouver, à la porte d’une maison de Stormwind, dans le vieux quartier, armuré et armé. Face au sourire beat de l’elfe, allongé sur une balustrade. Dieu qu’il hait ce sourire.

- T’en as mis un temps à t’décider. Bon, avant qu’on y aille, faut qu’j’mette deux trois choses au point avec toi. Ce que tu t’apprêtes à faire, est difficile, et douloureux. Mais au bout, il y a un souvenir auquel tu tiens. Pour y arriver, c’est tout simple… t’as qu’a suivre le sentier. Mais quoi que tu verras, ne sors jamais du chemin, ne t’arrête pas et ne quitte pas la lumière des yeux. T’as bien pigé ?

Jorian hoche la tête, puis se retourne vers cette petite bicoque adorable, qui semble être une facette de plus de son identité, avant de s’en éloigner à regret.Et l’Elfe de sautiller devant lui de maniere saugrenue, en direction de la Vallée des Héros.

Dès lors, l’humain n’a de cesse de se retourner. Stormwind, d’habitude si rayonnante, semblait engoncée dans les ombres, et la lumière n’y pénétrait qu’en sourdine, affadie, bleutée. On se serait cru à Darkshire. Certes, les gens s’y pressaient comme de coutume, mais leur peau scintillait différemment, presque fantomatique… Inexplicablement, Jorian ressentait en ces lieux, une nuit légère et vivante. L’elfe pressa le pas, et Jorian essaya de l’imiter, mais en vain, tiraillé par une multitude de questions.

- Jorian !

Instinctivement, il se retourna. Et manqua presque de percuter un petit garcon qui s’enfuyait, une pomme à la main, un sourire malicieux en poche. Poursuivie par une mégère guère des plus accortes.

- Jorian, si je te rattrape, petit chenapan ! ! ! Tes parents auront de mes nouvelles ! !

La mégère s’arrête, à bout de souffle, un point vengeur levé vers le ciel. Jorian assiste à la scène, incrédule, essayant de détailler le petit garcon qui s’éloigne en courant. Une main le happe soudain vigoureusement par le col, et le traîne de force. Encore l’Elfe.

- T’écoutes jamais ce que je te dis ?


II

l’Enfant des Etoiles lâche enfin Jorian à l’entrée de Goldshire.

- C’est pas trop tôt ! J’suis pas un chiffon, je vous signale.

L’humain se redresse, outré, et époussète legerement sa cape.

- Si tu m’avais écouté, on en serait pas là. Passons. Ici commence ton chemin, Jorian, et cette ville n’était qu’une entrée en matière.

- Et j’vais par ou ?

- Suis la lumière… triple andouille.

- Mais quelle lum… <L’elfe avance soudain deux doigts, et sans que Jorian ait le temps de protester, touche sa poitrine au niveau du cœur. Une vivace étincelle en sort, et se met à flotter devant les deux acolytes, s’éloignant doucement en direction de Goldshire.>

- Et ne te laisse pas distraire, surtout.

- Mais, mais, mais.. et quel en est le but, ou dois-je.. mais elle part sans moi, cette torche !


Jorian se précipite derrière la lueur qui va doucement, suivant un itinéraire gravé dans sa mémoire de luciole. Au bout de quelques pas, il se retourne mais l’elfe a déjà disparu. Soupirant, il ravale alors toutes ses questions, et resserrant sa cape autour de lui, ne quitte plus le petit soleil des yeux.

Les ombres se rapprochent, la forêt se fait plus dense et silencieuse, bercée de brouillard, sussurant mille et une promesses au petit humain. Ses pieds se font de plus en plus lourds, au fur et à mesure qu’il se rapproche du pont de la foret, dernier rempart avant les marches de l’ouest, mais Jorian tient bon, et continue de marcher. Son regard se pose partout, et son esprit ne cesse de le tourmenter, au fil des scenes qui s’ouvrent à lui. Un adolescent lui ressemblant s’est glissé derrière un arbre, tenant par la main une jeune fille, tous deux riant et amoureux… Mais c’est un minuscule garconnet qui en est ressorti, s’amusant d’une dague en bois. Il a même failli heurté un vieillard tirant un vieux cheval rabougri du nom de Souvenir, le long du sentier. … Souvenir… De quoi devrait-il se souvenir ?.. Et la nuit qui ne semble plus en finir, faux jour fuyant, brumes trop douces, tous ces yeux invisibles qu’il sent, braqués sur lui.
Ses nerfs se mettent eux aussi à le trahir.. Jorian tremble, et serre les dents, surveillant la luciole qui volète, infatiguable guide. Ses pas semblent s’enfoncer de plus en plus dans le sol, mais son corps, lui, devient translucide…

- Maudit Elfe.

Il ignore les arbres et leurs secrets, se forcant à ignorer les appels de tous ces visages connus, qui flottent à présent autour de lui en une ronde sardonique. Il approche de la Marche de l’Ouest, il le sait, il le sent.. et il espère que ce sera sa destination, car son courage s’amenuise au fil du temps.

- Tu vas pas craquer maintenant, hein, p’tit père ?

Et voilà qu’il se met à parler seul.. mais trop tard pour faire demi-tour, n’est ce pas ?

Oh… oh non… Non loin du pont, une femme au ventre arrondi se débat contre un gnoll.. mais que font les gardes ?… Ce visage, ces mèches, cette voix..Encore un de leurs tours ou..
Qu’importe.
Il ne peut pas la laisser se faire tuer.. Jorian hésite, pressant le pas, effort ridicule.
Au diable, cet elfe et son imbécile de chemin ! Jorian sort si lentement ses dagues, et laisse la lumière s’éloigner, s’engouffrant dans le bas-côté. Il vacille sur la pente boueuse, se rattrape, et grimace… Ses forces l’abandonnent, tout son corps hurle sa fatigue et la douleur qui en découle, et jorian s’effondre. Non ! Hors de question ! Il ne laissera pas un rêve gagner !
Il se relève, dernier effort, un pas, puis deux, pour arriver enfin dans le dos du gnoll. Ses dagues entament un ballet ralenti, mais elles entailles la peau du monstre, laissant des gouttes de sueur perler au front de Jorian. Si longues secondes… A terre, le phantame de la femme enceinte git, innanime. Mais les lames finissent par trouver leur voie, et le sang suinte tendrement à terre, le gnoll s’evanouissant, touché au cœur.
L’Oublié tombe à genoux, et misérable, si faible, rampe jusqu’à ce fantôme qu’il a voulu sauver. Il la saisit par le bras, la retourne, visage vers le ciel. Elle respire… Et jorian admire le visage de sa Mère. Mais à peine a t-il le temps de la voir sourire, comme un remerciement muet, que c’est à son tour de sombrer dans le Néant, abysses de ténèbres. Sans comprendre, il voit des plaies s’ouvrir, et le liquide pourpre s’écouler hors de lui. Son corps vient aplanir l’herbe fraiche, tandis qu’il s’éffondre, dans un dernier battement… enfin un peu de repos.

Jorian a échoué.


III

« Hey… Hey, réveille-toi, c’est l’heure… »

Quoi… encore ?… ne peut-on le laisser mourir en paix ? Jorian sent l’herbe sous lui, mais si rêche… et cette odeur de sel et de pourriture qui vient lui heurter les narines… la mer… la mer mêlée à autre chose…

- Bon, tu t’décides, oui ?



Un coup de pied mou atterit quelque part contre ses côtes, et Jorian entrouvre ses yeux avec difficulté. Une lueur rouge… Et blanche… Deux.. deux jambes… Les paupières frétillant comme des papillons, Jorian essaye d’affiner sa vision.. aussi floue que par temps de gueule de bois.

http://mapage.noos.fr/liocha/Eclatsouvenir.jpg

Les jambes.. les jambes de l’elfe. Et cette dague aux reflets rouges… Le tout cerné par une lune immense et pleine. Il est au bord d’une falaise, il entend maintenant le ressac.. et le rire désagréable de l’Autre, qui salue son réveil.

- Je rêve toujours, hein, c’est ca ?


Oh, bon sang… C’était donc ca, cette puanteur ? L’Elfe aurait pu prendre un bain de pieds quand même…

- Hey, soit pas désagréable avec moi, tu veux ? J’t’ai quand même sauvé la mise… Et pour ton information, oui tu es toujours dans ton « Rêve ».

L’oublié met du temps à tilter. Aurait-il parler à voix haute ?

- Mais non, banane… un guide, ca a quelques avantages, voilà tout… bon, ca y est, t’as ouvert tes mirettes ?
- Ouais ouais… mais je comprends pas ce que je fais là.. Sans compter ce mal de crâââne…

Jorian préfère rester au sol, prudent. Sa tête joue les tambours de Menethil, et il a le corps en guimauve. Ses pensées s’égarent un instant pour admirer un oiseau qui passe. Immense planeur qui déchire, l’espace d’un instant, l’aspect si lisse de l’astre lunaire.

- Tu as réussi ton chemin… à ta facon, comme toujours. J’aurais du m’en douter. Et voilà ton cadeau. < L’elfe étend les bras.>
- Euh… tu m’offres la plage ?

Une main invisible vient le frapper derrière le crâne.

- Ok, Ok j’ai rien dit… ce que vous pouvez être susceptible.
- Tsss… Tais – toi et écoute. Ce que tu as devant les yeux… c’est le premier spectacle que tu ai jamais observé. Même jour, même heure, même endroit. Ta mère n’avait guère eu le choix, de toute manière.

Jorian réfléchit à toute vitesse, tentant de compren
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