Carnets de Jorian - Carnet 31


<= Précédent
Suivant =>



[ Version Imprimable ]


Le corps de Jorian vole tel un pantin désarticulé sur quelques mètres avant de s’écraser au milieu de la salle du Conseil.

L’imposant Orc en armure qui l’a traîné jusqu’ici s’approche alors du corps inconscient du Voleur…

Capturé



Il le saisit par l’arrière du col, et le soulève un bon mètre au-dessus de terre. Puis il le secoue comme un prunier.

Une voix profonde, comme un séisme contenu, s’élève. Elle parle la langue des Orcs de Draenor :

« Obai’Lix, arrête. L’humain reprend conscience. »

La masse de muscle et d’acier s’interrompt aussitôt et relâche Jorian. Celui-ci heurte le sol les mains en avant, et secoue lentement la tête. Il est habitué à ne rien comprendre, aussi se redresse-t-il rapidement, pour observer où il se trouve.
Une salle sombre… Plus d’une dizaine d’immenses silhouettes menaçantes… Et face à lui, debout devant un immense trône de bois, de cornes et de cuir, la plus imposante de toutes les silhouettes. Au bout de son bras gauche, un immense Marteau de guerre. Le Doom Hammer.
C’est un Orc qui se tient face à lui.
C’est Thrall.

« Approche, petit humain. » Thrall articule difficilement le langage des hommes, avec sa bouche pleine de crocs. Cela fait longtemps qu’il n’a pas eu l’occasion de parler leur langue. Très longtemps.

Jorian approche lentement… Il réalise qu’il tient toujours son arbalète, fermement serré dans son poing droit. Thrall aperçoit l’arme, et sourit. D’un mouvement vif, il l’arrache au voleur :

« C’est donc avec ça, que tu voulais me tuer, petit humain ? Amusant… »

Thrall broie l’arme dans sa main comme une simple allumette. De petits éclairs courent entre ses doigts verts.

Jorian est tout proche de Thrall, maintenant. Il ne sait plus trop ce qu’il fait là. Il ne sait pas si il sera encore en vie dans une heure. Mais il sait que son nom n’est pas « Petit humain ».

« Je me nomme Jorian. Tâche de ne pas l’oublier, monstre ! »

Thrall a un sourire peiné… Un garde s’exclame en Orc, approche derrière Jorian et le saisit par le coude. Il le lui remonte dans le dos jusqu’à en déchirer les ligaments. Il tire encore, un os se brise. Jorian hurle.

Thrall


Zaga il Maza il thukad : « Du respect, l’humain ! »


Thrall songe « Que de souffrances inutiles, petit humain… Mais le pire reste à venir, j’en ai peur… ». Puis il reprend à voix haute :
« Oui… Jorian. Certains t’ont surnommés Jorian l’Oubli, à ce que je sais. Hé bien, Messire l’Oubli, il va falloir que tu te souviennes d’une chose… »

Jorian n’écoute qu’à moitié, des larmes coulent sur son visage. Il remonte péniblement la manche de son bras blessé afin de constater l’ampleur des dégâts.

« … Je n’ai jamais été ton ennemi. »

A ce moment précis, Jorian aperçoit la cicatrice en forme de D barré, sur son bras estropié… Ses yeux s’ouvrent grand… Djezebel… Un mince filet de souvenirs jaillit en lui :



Le Voleur respire profondément, ne se concentre plus… Il faut qu’il se détende. Il oublie la douleur, il oublie le décor, il oublie, oublie encore… « … Je n’ai jamais été ton ennemi. »

Soudain, quelque chose revient… Bon sang…

« Je… Je… Je me souviens. La Dame Elfe Aërwen m’a infligé ce mal. »

Thrall hoche lentement la tête. Jorian poursuit :

« Mais alors, ce n’est pas vous qui déteniez Carol ! Bien sûr, c’est elle qui la retenait depuis le début, je… »

Pauvres humains. Pauvre de nous, songe Thrall. Il revoit l’espace d’un instant le visage de sa chère Tari, disparue à jamais, elle aussi… Puis il coupe doucement Jorian :

« Non, Jorian… Carol n’a jamais existé, tout simplement… »

Carol ?... Jamais existé ?
Jorian le sait, bien sûr… Mais il n’a jamais voulu l’entendre… Il hurle de rage, et s’étouffe sur un sanglot.
Il est une autre chose qu’il n’oubliera pas, désormais : la Trahison d’Aërwen.

« Pourquoi ?... Pourquoi toute cette machination ?
Thrall pousse un long soupir
- L’Elfe de la Nuit Aërwen est… une personne dangereuse. Tu n’es pas le premier humain qu’elle nous envoie. Nous ne sommes pas sûr de bien comprendre ses plans… Mais je n’apprécie pas que l’on joue avec les gens comme avec des marionnettes.
Jorian se redresse un peu :
- Et… que va-t-il se passer, maintenant ?
Thrall émet un grognement.
- Tu nous places dans une situation difficile, Messire « l’Oubli » ! Bien que tu aies clairement violé le Pacte de Non-Agression, je ne peux me résoudre à te tuer… Après tout, ce pacte n’existerait pas, sans moi, et je ne donnerai pas le bon exemple en tuant un humain !
Jorian se détends un peu.
- Alors je partirai dès que…
- Oh non, ça serait trop simple, petit humain. Manipulé ou pas, nous avons tous notre libre arbitre. Tu savais les risques que tu faisais prendre à ton peuple, en t’infiltrant ici. Aussi ne puis-je te laisser partir comme si de rien n’était.

Jorian serre les poings, il se demande d’où viendra le premier coup. Mais Thrall poursuit :

« C’est pourquoi, Jorian l’Oubli, je te remettrai aux autorité de l’Alliance, afin qu’ils prennent les mesures qui s’imposent. Tu as mis tes pairs en péril, tu seras donc jugé par tes pairs.

J’ai dit. »


Jorian voudrait protester, mais déjà, de puissant bras le tirent hors de la salle du Conseil.

D’Orgrimmar, il sera reconduit jusqu’aux Royaumes de l’Est… Là-bas, il affrontera la sentence du Tribunal de la Lumière de Stormwind.

Mais qu’importe. Il ne quittera pas ce monde sans avoir fait connaître sa propre sentence à une certaine Dame Elfe.


J’arrive, Dame Aërwen.



<= Précédent
Suivant =>





Warning: mysql_num_rows(): supplied argument is not a valid MySQL result resource in /mnt/100/sda/7/3/jorian.oubli/view_carnet.php on line 162
Il n'y a pas encore de commentaires pour ce texte

Warning: mysql_fetch_array(): supplied argument is not a valid MySQL result resource in /mnt/100/sda/7/3/jorian.oubli/view_carnet.php on line 172


Cliquez pour ajouter un commentaire à ce texte